Sommaire
- Qu’est-ce que l’hyperacousie ?
- Une hypersensibilité sonore déroutante
- Qui peut être concerné ?
- Causes possibles et hypothèses actuelles
- Conséquences sur la vie quotidienne
- Que peut-on faire ?
- Apprendre à vivre avec
1. Qu’est-ce que l’hyperacousie ?
L’hyperacousie est un trouble auditif caractérisé par une intolérance inhabituelle à des sons normalement supportables. Il ne s’agit pas de mieux entendre, mais de ressentir certains sons comme agressifs, douloureux ou épuisants, même à volume modéré.
Ce trouble, encore mal compris, perturbe profondément la vie sociale, professionnelle et émotionnelle.
2. Une hypersensibilité sonore déroutante
Certaines personnes ne supportent plus :
- Le cliquetis d’un clavier
- Les voix aiguës ou les cris d’enfants
- Le froissement de papier ou le bruit des couverts
- Les bruits urbains ou de foule
Le système auditif semble alors déprogrammé, comme s’il n’était plus capable de filtrer les stimuli non dangereux. Ce dérèglement peut déclencher stress, irritabilité, anxiété — voire isolement.
3. Qui peut être concerné ?
L’hyperacousie peut toucher :
- Des personnes après un traumatisme sonore (explosion, concert, tir)
- Des individus avec des acouphènes chroniques
- Des enfants ou adultes présentant des troubles neurodéveloppementaux (autisme, TDAH)
- Des sujets souffrant de syndromes de stress post-traumatique
Elle peut survenir brutalement ou s’installer progressivement, parfois sans cause apparente.
4. Causes possibles et hypothèses actuelles
Les mécanismes exacts restent débattus. Parmi les hypothèses :
- Hyperactivité du système auditif central : le cerveau surestime le volume ou la menace d’un son.
- Défaut de régulation du gain auditif dans le tronc cérébral.
- Liens avec le stress et l’hypersensibilité émotionnelle, notamment dans les profils dits « hautement sensibles ».
Dans tous les cas, ce n’est ni psychologique au sens réducteur du terme, ni imaginaire. C’est une réalité sensorielle à part entière.
5. Conséquences sur la vie quotidienne
Les répercussions sont multiples :
- Difficulté à fréquenter certains lieux publics
- Peur constante du bruit
- Fatigue auditive rapide
- Refus d’activités sociales ou professionnelles
- Sentiment d’incompréhension, voire d’isolement
Certaines personnes finissent par porter un casque en permanence ou se retirent de toute vie sonore, ce qui peut aggraver la sensibilité à long terme.
6. Que peut-on faire ?
Il n’existe pas de traitement miracle, mais plusieurs stratégies d’apaisement :
• Thérapie sonore
Exposition progressive à des sons neutres pour « rééduquer » le cerveau auditif.
• Accompagnement psychologique
Travailler l’anxiété, les anticipations négatives, les traumatismes associés.
• Relaxation, respiration, méditation
Aider le système nerveux à sortir de l’hypervigilance.
• Éviter le silence absolu
Car il rend l’oreille encore plus réactive. Mieux vaut un fond sonore doux.
• Consultation ORL ou audioprothésiste spécialisé
Pour un bilan précis et des conseils adaptés.
7. Apprendre à vivre avec
L’hyperacousie ne se guérit pas toujours, mais elle peut s’apprivoiser. Cela demande :
- De la patience
- Une prise en charge globale et bienveillante
- Une écoute sincère du vécu de la personne concernée
Le retour à une vie sonore supportable est possible. Il passe par la reconstruction progressive d’un sentiment de sécurité — dans le corps, dans l’environnement, dans la relation à soi et aux autres.