Hyperacousie : quand l’oreille entend trop fort

Sommaire

  1. Qu’est-ce que l’hyperacousie ?
  2. Une hypersensibilité sonore déroutante
  3. Qui peut être concerné ?
  4. Causes possibles et hypothèses actuelles
  5. Conséquences sur la vie quotidienne
  6. Que peut-on faire ?
  7. Apprendre à vivre avec

1. Qu’est-ce que l’hyperacousie ?

L’hyperacousie est un trouble auditif caractérisé par une intolérance inhabituelle à des sons normalement supportables. Il ne s’agit pas de mieux entendre, mais de ressentir certains sons comme agressifs, douloureux ou épuisants, même à volume modéré.

Ce trouble, encore mal compris, perturbe profondément la vie sociale, professionnelle et émotionnelle.

2. Une hypersensibilité sonore déroutante

Certaines personnes ne supportent plus :

  • Le cliquetis d’un clavier
  • Les voix aiguës ou les cris d’enfants
  • Le froissement de papier ou le bruit des couverts
  • Les bruits urbains ou de foule

Le système auditif semble alors déprogrammé, comme s’il n’était plus capable de filtrer les stimuli non dangereux. Ce dérèglement peut déclencher stress, irritabilité, anxiété — voire isolement.

3. Qui peut être concerné ?

L’hyperacousie peut toucher :

  • Des personnes après un traumatisme sonore (explosion, concert, tir)
  • Des individus avec des acouphènes chroniques
  • Des enfants ou adultes présentant des troubles neurodéveloppementaux (autisme, TDAH)
  • Des sujets souffrant de syndromes de stress post-traumatique

Elle peut survenir brutalement ou s’installer progressivement, parfois sans cause apparente.

4. Causes possibles et hypothèses actuelles

Les mécanismes exacts restent débattus. Parmi les hypothèses :

  • Hyperactivité du système auditif central : le cerveau surestime le volume ou la menace d’un son.
  • Défaut de régulation du gain auditif dans le tronc cérébral.
  • Liens avec le stress et l’hypersensibilité émotionnelle, notamment dans les profils dits « hautement sensibles ».

Dans tous les cas, ce n’est ni psychologique au sens réducteur du terme, ni imaginaire. C’est une réalité sensorielle à part entière.

5. Conséquences sur la vie quotidienne

Les répercussions sont multiples :

  • Difficulté à fréquenter certains lieux publics
  • Peur constante du bruit
  • Fatigue auditive rapide
  • Refus d’activités sociales ou professionnelles
  • Sentiment d’incompréhension, voire d’isolement

Certaines personnes finissent par porter un casque en permanence ou se retirent de toute vie sonore, ce qui peut aggraver la sensibilité à long terme.

6. Que peut-on faire ?

Il n’existe pas de traitement miracle, mais plusieurs stratégies d’apaisement :

• Thérapie sonore

Exposition progressive à des sons neutres pour « rééduquer » le cerveau auditif.

• Accompagnement psychologique

Travailler l’anxiété, les anticipations négatives, les traumatismes associés.

• Relaxation, respiration, méditation

Aider le système nerveux à sortir de l’hypervigilance.

• Éviter le silence absolu

Car il rend l’oreille encore plus réactive. Mieux vaut un fond sonore doux.

• Consultation ORL ou audioprothésiste spécialisé

Pour un bilan précis et des conseils adaptés.

7. Apprendre à vivre avec

L’hyperacousie ne se guérit pas toujours, mais elle peut s’apprivoiser. Cela demande :

  • De la patience
  • Une prise en charge globale et bienveillante
  • Une écoute sincère du vécu de la personne concernée

Le retour à une vie sonore supportable est possible. Il passe par la reconstruction progressive d’un sentiment de sécurité — dans le corps, dans l’environnement, dans la relation à soi et aux autres.

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