Sommaire
- Le vertige : plus qu’un simple étourdissement
- L’oreille interne, centre de l’équilibre
- Causes fréquentes des vertiges
- Symptômes associés et impact fonctionnel
- Le parcours diagnostique
- Approches thérapeutiques
- Accompagner le vertige au quotidien
1. Le vertige : plus qu’un simple étourdissement
On confond souvent vertige et tête qui tourne. Pourtant, le vertige est une expérience bien spécifique : celle d’un désalignement soudain entre le corps, les yeux et l’espace environnant.
Certaines personnes décrivent un tourniquet intérieur, d’autres ont l’impression que la pièce tangue. Ce vécu, parfois violent, peut provoquer peur, repli sur soi, anxiété anticipatoire, voire invalidité temporaire.
2. L’oreille interne, centre de l’équilibre
Le système vestibulaire, logé dans l’oreille interne, est le chef d’orchestre de l’équilibre. Il collecte des informations sur :
- Les mouvements de la tête
- La position du corps
- L’accélération et la gravité
Il les transmet au cerveau, qui les intègre avec la vision et la proprioception. Lorsque cette communication se dérègle, le cerveau ne sait plus comment se situer dans l’espace, et le vertige apparaît.
3. Causes fréquentes des vertiges
Les origines des vertiges sont variées, mais certaines sont particulièrement courantes :
• Vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB)
Le plus fréquent. Il survient lors de certains mouvements de la tête (se coucher, se retourner). Il est lié au déplacement anormal de petits cristaux (otolithes) dans les canaux de l’oreille interne.
• Névrite vestibulaire
Inflammation du nerf vestibulaire, souvent après une infection virale. Elle provoque des crises brutales et prolongées.
• Maladie de Ménière
Associant vertiges, perte auditive et acouphènes (voir article dédié).
• Troubles vasculaires, neurologiques ou liés au stress
Le stress chronique peut amplifier les sensations vertigineuses, notamment chez les personnes hypersensibles au mouvement.
4. Symptômes associés et impact fonctionnel
Le vertige n’est jamais seul. Il s’accompagne souvent de :
- Nausées, vomissements
- Sensation d’instabilité, peur de tomber
- Troubles visuels
- Fatigue extrême après la crise
À force de craindre une nouvelle crise, certaines personnes limite leur mobilité, évitent les transports ou les lieux publics, ce qui aggrave leur isolement.
5. Le parcours diagnostique
Identifier l’origine d’un vertige repose sur :
- Une anamnèse précise (quand survient-il ? dans quelle position ?)
- Des tests cliniques ORL (épreuve de Dix-Hallpike, test calorique…)
- Des examens d’imagerie (IRM, scanner) si suspicion neurologique
- Un bilan postural global
L’objectif est de distinguer un vertige d’origine périphérique (oreille) d’un vertige central (cerveau), ce qui change entièrement la prise en charge.
6. Approches thérapeutiques
• Manœuvres libératoires (pour le VPPB)
Exercices spécifiques réalisés par un ORL ou kinésithérapeute pour repositionner les cristaux.
• Rééducation vestibulaire
Kinésithérapie adaptée pour aider le cerveau à compenser le déficit. Elle améliore l’équilibre et diminue l’angoisse de chute.
• Traitement médicamenteux
En cas de crise : anti-vertigineux, anti-nauséeux. Ils doivent être utilisés ponctuellement, car ils bloquent l’adaptation naturelle du cerveau.
• Soutien psychologique
Utile lorsque le vertige provoque une anxiété importante ou une peur chronique de mouvement.
7. Accompagner le vertige au quotidien
Les vertiges ne sont pas toujours guérissables, mais ils peuvent être maîtrisés, compris, et intégrés dans une vie active. Cela demande une approche globale, centrée sur la personne :
- Éducation thérapeutique
- Travail sur la peur du mouvement
- Adaptation de l’environnement
- Approches corps-esprit (sophrologie, relaxation, yoga doux)
Chaque amélioration compte. Reprendre confiance en son corps est souvent la première étape vers une stabilité retrouvée.